Cette série rassemble des images argentiques présentées au format panoramique, façon CinemaScope (ratio 2.35:1). Je trouve que les photographies prennent une autre dimension, moins figée, plus vivante car l’oeil du spectateur — habitué même inconsciemment au langage cinématographique — peut presque imaginer les corps se mouvoir imperceptiblement, exister en somme. Parce qu’ils vivent, en cet instant. Ils contemplent. Ils respirent. Est-ce qu’ils se parlent ? Est-ce qu’ils chuchotent ? Ou y a-t-il seulement le bruit calme et régulier des vagues, le tapement sec et assuré des pas sur le bitume ou l'écoulement tranquille de la rivière ?
Avec ce format d’image on peut percevoir les personnages ou le paysage véritablement comme extraits de quelque chose en cours, de plus vaste, qui se dessine : une fiction, un documentaire… Qu’est-ce que le film, l’objet « film » — qu’on peut imaginer au delà de cette unique capture — raconte ?
Avec ce format le spectateur peut se projeter et imaginer ce que donnerait un tel plan au cinéma. Combien de films utilisent les plans fixes, contemplatifs, pour marquer un temps de pause dans le récit, initier une transition ou instaurer un contexte ? Ces tableaux immobiles mais subtilement vivants suscitent une réaction, parce qu’ils sont une respiration offerte par le metteur en scène où chacun peut se perdre et laisser remonter une pensée, une émotion.
Avec ce format il nous devient possible d’inventer le souffle léger du son qui accompagnerait le cadre. Les arbres bruissent, l’herbe habitée d’insectes chante. Chacun aura sa façon propre de vivre l’expérience. Nous pouvons nous figurer le vent tiède de cette fin de journée d’été — chargé de l’odeur de ce que le paysage nous laisse figurer comme senteurs — les chants ténus des oiseaux ; un groupe d’enfants qui s’amuse hors cadre, loin, très loin ; le clocher du petit village là-bas sur la colline, derrière lequel le soleil bientôt se cachera.
Voilà, un tel format fait naître d’autres sensations. Il met en émoi nos sens, ces sens — autre que la vue — et ces émotions que le seul cinéma sait convoquer de concert. Et parce que l’image est extraite d’un tout, d’une histoire, alors celle-ci doit être si belle.
Avec ce format d’image on peut percevoir les personnages ou le paysage véritablement comme extraits de quelque chose en cours, de plus vaste, qui se dessine : une fiction, un documentaire… Qu’est-ce que le film, l’objet « film » — qu’on peut imaginer au delà de cette unique capture — raconte ?
Avec ce format le spectateur peut se projeter et imaginer ce que donnerait un tel plan au cinéma. Combien de films utilisent les plans fixes, contemplatifs, pour marquer un temps de pause dans le récit, initier une transition ou instaurer un contexte ? Ces tableaux immobiles mais subtilement vivants suscitent une réaction, parce qu’ils sont une respiration offerte par le metteur en scène où chacun peut se perdre et laisser remonter une pensée, une émotion.
Avec ce format il nous devient possible d’inventer le souffle léger du son qui accompagnerait le cadre. Les arbres bruissent, l’herbe habitée d’insectes chante. Chacun aura sa façon propre de vivre l’expérience. Nous pouvons nous figurer le vent tiède de cette fin de journée d’été — chargé de l’odeur de ce que le paysage nous laisse figurer comme senteurs — les chants ténus des oiseaux ; un groupe d’enfants qui s’amuse hors cadre, loin, très loin ; le clocher du petit village là-bas sur la colline, derrière lequel le soleil bientôt se cachera.
Voilà, un tel format fait naître d’autres sensations. Il met en émoi nos sens, ces sens — autre que la vue — et ces émotions que le seul cinéma sait convoquer de concert. Et parce que l’image est extraite d’un tout, d’une histoire, alors celle-ci doit être si belle.